Quelle fut la conduite de notre ami Roger Garaudy ?

  

Protestant dans sa jeunesse, tandis que son père était athée et sa grand-mère maternelle fervente catholique, Roger Garaudy se revendique volontiers comme polémique et hérétique. Alors qu’il suit des études universitaires, il devient membre du Parti communiste français en 1933. Il est reçu cinquième à l’agrégation de philosophie en 1936. Devenu membre du Comité central du Parti (1945), il est élu député communiste du Tarn (1945-1951), puis de la Seine (1956-1958), et sénateur de Paris (1959-1962). C’est à l’époque de sa députation qu’il rencontre et se lie d’amitié avec l’abbé Pierre, également député au sortir de la guerre.

Directeur du Centre d’études marxistes, il en fut pendant des années le philosophe officiel du Parti, auteur notamment d’une thèse sur La Liberté à l’université de Moscou, sous Staline avant d’en être exclu en juin 1970, époque où il était en dissidence marxiste, proche des idées de Mai 68. Il devient alors catholique avant de se convertir en 1982 à l’islam.

Il est l’auteur d’une cinquantaine de livres, traitant particulièrement de l’histoire et des grandes figures du communisme et de la religion.

Titulaire d’un doctorat de philosophie avec une thèse sur la Théorie matérialiste de la connaissance (Sorbonne, 1953), il enseigna à l’université de Clermont-Ferrand, où il s’attira les foudres de Michel Foucault, qui le poursuivait de ses sarcasmes et le poussa à la démission, comme le raconte Didier Eribon dans la biographie de Foucault.

Roger Garaudy a créé sa propre fondation en Espagne à Cordoue : fondation Roger-Garaudy. Elle est abritée dans la Tour de la Calahorra. À l’intérieur, on découvre plusieurs personnages qui retracent l’histoire de l’Islam à Cordoue à la fin du Moyen Âge.

Alors qu’on prétend qu’il vit dans un pays arabe ou en Espagne, Roger Garaudy a déclaré vivre en banlieue parisienne lors de l’émission Second regard, diffusée le 28 janvier 2007 sur Radio-Canada, qui l’interrogeait sur l’amitié qui le liait à l’Abbé Pierre.

En 2002, il reçoit le prix Kadhafi des droits de l’Homme de la Libye.

Condamnation pour Les Mythes fondateurs de la politique israélienne

Roger Garaudy est l’auteur d’un ouvrage intitulé Les mythes fondateurs de la politique israélienne, qui fut publié en 1995 par les éditions La Vieille Taupe qui ne le servit qu’à ses propres abonnés, puis réédité en 1996. Cet ouvrage, se compose de trois chapitres principaux : « Les mythes théologiques », « les Mythes du XXe siècle » et « l’utilisation politique du mythe ».

Il soutient la thèse négationniste d’un complot sioniste, qui aurait inventé la Shoah pour justifier l’expansionnisme israélien, nie donc le génocide commis par les nazis contre les Juifs, et rejette les thèses que les historiens ont admis depuis des décennies. Il adopte ainsi les thèses fondamentales du négationnisme : Hitler n’aurait pas donné l’ordre de l’extermination ; le mot extermination serait une fausse traduction et désigne en fait l’expulsion des Juifs ; les juifs furent décimés par le typhus et les crématoires servaient à brûler les cadavres des victimes de la maladie ; il n’y aurait pas de témoins fiables ; les crimes des Alliés seraient pires que ceux des nazis ; les chambres à gaz n’existeraient pas ; des tortures auraient été infligées aux prisonniers nazis pour leur faire avouer le génocide ; théorie du complot juif, absence prétendue de réfutation des thèses du négationnisme, impossibilités matérielles liés au Zyklon B et au fonctionnement des crématoires. L’antisionisme radical de Roger Garaudy l’avait conduit, dès 1982, à placer sur le même plan sionisme et nazisme.

L’« affaire Garaudy » est d’abord révélée par Le Canard enchaîné en janvier 1996, suivi par quelques quotidiens nationaux, entraînant contre lui, le dépôt de plusieurs plaintes avec constitution de partie civile pour contestation de crime contre l’humanité, diffamation publique raciale et provocation à la haine raciale par des associations de résistants, de déportés et des organisations de défense des droits de l’homme. Puis, le scandale est médiatisé en avril 1996, lorsque Roger Garaudy et son avocat Jacques Vergès, annoncent le soutien de l’abbé Pierre, qui est exclu de la Licra et est contraint de s’éloigner de la vie médiatique. Converti à l’islam depuis le début des années 1980, Roger Garaudy avait aussi reçu pendant le procès le soutien d’intellectuels de pays arabes et musulmans.

Roger Garaudy a été condamné, le 27 février 1998 pour contestation de crimes contre l’humanité, diffamation raciale. Dans ses attendus, le tribunal souligne que « loin de se borner à une critique du sionisme (…) Roger Garaudy s’est livré à une contestation virulente et systématique des crimes contre l’humanité commis contre la communauté juive ». Rejetant l’argument selon lequel son livre serait « antisioniste » et non « antisémite », les magistrats expliquent que l’auteur, « bien qu’il s’en défende, présente sous forme d’une critique politique (…) d’Israël ce qui n’est qu’une mise en cause de l’ensemble des Juifs ». Ce jugement a été confirmé en appel le 16 décembre 1998, Garaudy étant en outre condamné pour provocation à la haine raciale[1],[2],[3],[4]. Ses pourvois en cassation ont été rejetés par la chambre criminelle le 12 septembre 2000[5]. Son recours devant la Cour européenne des droits de l’homme, fondé sur la violation de l’article 10 (liberté d’expression) de la Convention européenne des Droits de l’Homme, de l’article 6 (droit à un procès équitable) de la Convention, de l’article 4 du Protocole no 7 (droit de ne pas être jugé ou puni deux fois) et des articles 9 (liberté de pensée, de conscience et de religion) et 14 (interdiction de la discrimination) de la Convention, a été déclaré irrecevable par la Cour, les juges européens déclarant :

« Comme les juridictions nationales l’ont démontré, que le requérant a fait siennes les thèses négationnistes et a remis en cause systématiquement les crimes contre l’humanité commis par les nazis envers la communauté juive. [Ce livre, qui a] dans son ensemble, un caractère négationniste marqué, va à l’encontre des valeurs fondamentales de la Convention, à savoir la justice et la paix. (…) Aucun élément ne permet d’établir que M. Garaudy n’a pas bénéficié d’un procès équitable. »[6]

Mandats politiques [modifier]

Député du Tarn
  • 21/10/1945 – 10/06/1946 : Tarn – Communiste
  • 02/06/1946 – 27/11/1946 : Tarn – Communiste
  • 10/11/1946 – 17/04/1951 : Tarn – Communiste
Député de la Seine
  • 02/01/1956 – 08/12/1958 : Seine – Communiste
Sénateur de Paris
  • 1959-1963 PCF

Ouvrages

Il a écrit une cinquantaine d’ouvrages, dont :

  • Le communisme et la renaissance de la culture française (1945)
  • Les sources françaises du socialisme scientifique (1948)
  • Le manifieste du parti communiste: révolution dans l’histoire de la pensée socialiste (1952)
  • Théorie matérialiste de la connaissance (1953)
  • Mesaventures de l’anti- marxisme. Les malheurs de M. Ponty (1956)
  • Humanisme marxiste (1957)
  • Questions à Jean-Paul Sartre, précédées d’une lettre ouverte (1960)
  • Dieu est mort, PUF, Paris (1962)
  • Qu’est-ce que la morale marxiste? (1963)
  • Karl Marx, Seghers, Paris (1965)
  • Marxisme du XXe siècle, La Palatine, Paris-Genève, 1966
  • Le Problème chinois (1967)
  • Lénine, PUF, Paris (1968)
  • Pour un réalisme du XXe siècle. Etude sur Fernand Léger (1968)
  • Pour un modèle Français du Socialisme (1968)
  • Le Grand tournant du socialisme, Gallimard, Paris (1969)
  • Marxistes et chrétiens face à face, en collaboration avec Q. Lauer, Arthaud,Paris, 1969
  • Toute la vérité (1970)
  • Reconquête de l’espoir, <a class="mw-redirect" href="http://www.politicien.fr/wiki/Ã
Ce contenu a été publié dans Roger Garaudy. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


*