Poussée de l’extrême droite au Parlement européen | |
08/06/09
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Si l’Europe inspire toujours aussi peu les électeurs (sur les 375 millions d’électeurs appelés aux urnes depuis jeudi, seuls 43,01% sont allés élire leurs eurodéputés), elle réunit par contre -sur fond de rhétorique nationaliste, ouvertement antisémite et xénophobe, parfois islamophobe- les électeurs d’extrême droite. D’autres raisons permettent d’expliquer ces scores : la montée de l’Euroscepticisme parce que le populisme a rendu l’UE responsable de tous les maux ; l’impact de la crise économique ; la sempiternelle recherche de boucs émissaires ; le discrédit des politiques et sa fameuse recette (toute aussi dangereuse), celle du « tous pourris » brandie traditionnellement par les hérauts du fascisme.
Autriche :
L’extrême droite est en hausse par rapport aux élections européennes de 2004 : le FPÖ double son score à 13,1 % et le BZÖ du défunt Jörg Haider atteint 4,7 %.
Belgique :
En net recul, les indépendantistes flamands d’extrême droite du Vlaams Belang ne remportent que deux sièges contre trois en 2004.
Bulgarie :
Le parti nationaliste et antisémite Ataka (extrême droite), qui mène campagne sur le refus d’intégrer la Turquie dans l’UE, a lui obtenu 11,72 % et deux sièges.
Danemark :
Le Parti du peuple danois (PPD, extrême droite), principal soutien parlementaire du gouvernement, mais eurosceptique, gagne deux sièges.
Finlande :
Très forte progression de l’extrême-droite en Finlande. Le parti “les vrais Finlandais”, dirigé par Timo Soini, flirte déjà avec les 10%. Il devrait ainsi occuper un des treize sièges de la Finlande au parlement.
France :
Le Front national a finalement limité les dégâts (avec 6,3 % des voix). Le parti d’extrême droite n’a pas égalé cette fois son score de 2004 (9,8%) et son leader, Jean-Marie Le Pen n’a pas rempli l’objectif qu’il s’était fixé pour sa dernière bataille européenne, obtenir 8 à 10% des voix.
Grande-Bretagne :
Le Parti national britannique (BNP) aura deux représentants dans l’enceinte européenne. C’est une première pour ce parti d’extrême-droite, qui jusque-là n’avait aucun député ni à Bruxelles, ni même à Westminster. Le BNP a surfé sur la vague du mécontentement lié au scandale des notes de frais des députés britanniques et à l’impact de la crise économique.
Hongrie :
Le parti d’extrême droite hongrois Jobbik a remporté trois des 22 sièges de la Hongrie au Parlement européen. Il se définit comme eurosceptique et anti-immigration, prône une répression policière accrue contre les Roms. Ses détracteurs l’accusent de racisme et d’antisémitisme.
Pays-Bas :
Le député provocateur néerlandais GeertWilders dont la formation est arrivée jeudi 4 juin en seconde position (17% des suffrages) derrière les chrétiens-démocrates du premier ministre Jan-Peter Balkenende.
Slovaquie :
Pour la première fois, les ultranationalistes (SNS) reportent un siège. Le SP slovaque, antihongrois et antiroms, devrait faire son entrée dans l’assemblée.
Roumanie :
Le Parti de la grande Roumanie fait son retour sur la scène européenne. Dirigée par Vadim Tudor, la formation d’extrême-droite est en mesure d’envoyer deux représentants au parlement européen.
Marc Knobel
Avec Nouvelobs.com, Euronews, Le Figaro.
(Source CRIF)
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