Les bâtiments que l’on peut visiter à Berlin en 2008

Le long du Landwehrkanal

Le Landwehrkanal, creusé d’après les plans de Peter Joseph Lenné entre 1845 et 1850, constitue la bordure Sud du Tiergarten. Long de dix kilomètres, le Landwehrkanal relie par le biais de deux écluses le cours supérieur de la Spree (Schlesisches Tor) à son cours inférieur (Charlottenburg).

Bauhausarchiv

A hauteur de la Lützowplatz, le Landwehrkanal est enjambé par le pont Herkulesbrücke. En empruntant le Reichpietschufer, on aperçoit la silhouette caractéristique du Bauhausarchiv avec sa toiture en forme de vagues. Dessiné par Walter Gropius, le musée du Bauhaus fut inauguré en 1979 et abrite la collection la plus riche de cette école artistique : design graphique, objets usuels, plans d’architecture, mobilier et photographies.

Villa von der Heydt

Un peu plus loin, la Villa von der Heydt, de facture néo-classique, abrite la Fondation du patrimoine culturel prussien. Edifiée en 1861, la Villa von der Heydt était la résidence du ministre d’état de Prusse éponyme, qui favorisa l’industrialisation et l’essor commercial du royaume.

Bundesverteidigungsministerium

Le Ministère fédéral de la Défense occupe l’ancien Reichsmarineamt, achevé en 1913. Les architectes Reinhardt & Süssenguth édifièrent l’un des derniers bâtiments officiels de l’Empire allemand. Agrandi sous le IIIe Reich, le complexe fut occupé par l’Oberkommando der Wehrmacht et se rendit notamment célèbre lors de l’attentat manqué contre Hitler du 20 juillet 1944. Les officiés conjurés von Stauffenberg, von Quirnheim, von Haeften et Olbricht furent fusillés dans la cour du Bendler Block.

Shellhaus

Poursuivons la descente du Reichpietschufer. La façade ondulée du Shellhaus illustre à la perfection les innovations architecturales réalisées sous la République de Weimar. Emil Fahrenkamp, l’architecte de cet immeuble de bureau, a du faire preuve d’une extrême patience en présentant plus de trois cents fois son projet aux édiles berlinois. Le Wissenschaftszentrum Berlin occupe un complexe composé de l’ancien siège des assurances du Reich réalisé par August Busse en 1894, et d’une annexe contemporaine dessinée par l’architecte James Sterling dans le cadre de l’IBA 1987. La Neue Nationalgalerie marque l’entrée du Kulturforum. Ce temple moderne dédié aux arts plastiques a été conçu par l’architecte Mies van der Rohe en 1968, en vue d’accueillir les collections d’art des XIXe et XXe siècles, restées à Berlin Ouest lors de la division de la ville. En laissant la Potsdamer Brücke sur sa droite, l’on aperçoit sur sa gauche la façade grandiose et aveugle de la Staatsbibliothek Preussischer Kulturbesitz, l’une des oeuvres majeures de l’architecte Hans Scharoun, au rang desquelles figure la Philharmonie de Berlin.
Non loin, se dresse, au milieu d’un plan d’eau triangulaire, un immeuble complétement isolé. Il s’agit des bureaux construits en 1913 pour la société d’assurances Transatlantische Güterverkehrsversicherung. Avec l’ancienne maison Huth, cet édifice est l’unique édifice de la Potsdamer Platz à avoir survécu aux destructions de la seconde guerre mondiale. Après d’importants travaux de rénovation, il accueille depuis septembre 2001 le siège de la société GTZ.
Culminant à 101 mètres de hauteur, le campanile de la société Debis domine le Sud du quartier d’affaires de la Potsdamer Platz. Réalisé par les architectes Renzo Piano et Christoph Kohlbecker, le siège de la société de services du groupe Daimler-Benz présente des proportions dignes d’une cathédrale. En dépit de ses dimensions impressionantes, la structure en quatres blocs parvient à concilier force et légèreté. Sur ses 163 mètres de longueur, l’édifice est parcouru sur près de sa moitié par un atrium, couronné par une verrière haute de 33 mètres. Au son sein sont exposées des oeuvres contemporaines : un ensemble mécanique de Jean Tinguely intitulé Méta-Maxi, une installation de Nam June Paik, et les néons bleus de François Morellet. La façade extérieure est rythmée par une ornementation alternant verre et terre cuite. Le quai du Reichpietschufer devient Hallesches Ufer au niveau de la Köthener Brücke. Au niveau de la Schöneberger Strasse, en bordure du parc Mendelssohn Bartholdy, une cheminée surgit tel un minaret mauresque au milieu de bâtiments industriels en brique rouge. Il s’agit l’ancienne station de pompage – Pumpwerk des Radialsystems III – construite entre 1873 et 1876 dans le cadre des plans d’assainissement réalisés par l’urbaniste James Hobrecht.
Dotée de six pompes, l’installation permettait l’évacuation des eaux usées vers les champs d’assainissement de Rieselfeld Osdorf, situés à 15 kilomètres au sud de Berlin. En 1972, l’ancienne station d’épuration fut fermée pour être remplacée par une installation plus moderne, située un peu plus en retrait. Entre 1977 et 1980, l’ancien édifice industriel, classé monument historique, fut intégralement restauré, y compris les machines à vapeur. Le bâtiment abrite à présent le Lapidarium de la ville de Berlin. La plupart des sculptures ornant jadis la Siegesallee, l’actuelle Strasse des 17 Juni, ont abouti dans ce musée. Les figures historiques et guerrières du IIe Reich ont perdu quelque peu de leur superbe à la suite des dommages subis lors des combats des derniers mois de 1945.
En traversant le pont de la Schöneberger Brücke, l’on parvient au quai éponyme, dominé par l’ancien siège de la Société royale des chemins de fer de Prusse (königlich-preußische Eisenbahndirektion). A la suite de la nationalisation de la compagnie, il fut décidé de lui construire un siège social digne de son rang. L’architecte Armin Wegener conçut en 1892 un édifice de trois étages, de style Renaissance tardif, qui fut achevé en 1892. La façade principale, donnant sur le Landwehrkanal, s’étire entre deux tours d’angle rondes, tandis qu’un portail d’entrée majestueux, surmonté de pignons, réhausse le milieu de l’édifice.
A partir de 1920, l’édifice accueillit la direction berlinoise de la Reichsbahn. Entre 1929 et 1938, le bâtiment fit l’objet d’importants travaux d’agrandissement, sous la conduite de l’architecte Richard Brademann. 
En poursuivant la promenade, le Schöneberger Ufer devient Tempelhofer Ufer, et l’on parvient au complexe moderne du Deutsches Technik Musem, "survolé" par DC-47 Douglas, appelé Rosinenbomber par les Berlinois lors du blocus. L’endroit est saisissant du fait de l’enchevêtrement de nombreuses voies de communication desservant les abords de l’ancienne gare d’Anhalt : le viaduc de l’U-Bahn, le Landwehrkanal et ses quais, le tunnel du S-Bahn et les voies de chemin de fer de la gare de triage. Le musée des transports et techniques s’étire dans un parc sur lequel sont disséminés d’anciens bâtiments industriels, ainsi qu’une extension contemporaine. Le Tempelhofer Ufer longe l’Amerika Gedenkbibliothek, bibliothèque financée par les Etats-unis lors de la guerre froide. On traverse un square au bout duquel se dresse la Kirche zum Heiligen Kreuz. En 1888, l’architecte Johannes Otzen fut désigné par l’empereur Guillaume II pour réaliser ce grand sanctuaire dans le coeur de Kreuzberg, dans le but de détourner les masses laborieuses des idéaux sociaux-démocrates. Sécularisée, l’église Sainte-Croix est un exemple de reconversion réussie. L’édifice religieux accueille à présent des bureaux, des associations culturelles ainsi que des services administratifs. L’aménagement de salles de conférences permet la tenue de colloques, d’expositions et de conférences. En empruntant la Johaniterstrasse, puis la Prinzenstrasse, l’on rejoint les quais du Landwehrkanal au niveau de l’Urbanhafen. Cet ancien port fluvial a fait l’objet d’un réaménagement réussi, puisque ses berges couvertes de gazon en font l’un des parcs les plus agréables de Berlin. En flanant au bord de l’eau, l’on pourra admirer de vieilles péniches amarées. Arrivé au Fraenkel Ufer, le plan d’eau se rétrécit et les façades des immeubles Gründerzeit renforcent encore le cachet de l’endroit. A proximité de la Kottbusser Brücke, l’immeuble de l’IBA 1987 ne peut manquer d’attirer le regard des passants en raison de sa physionomie dynamique. Les arêtes, les lignes vives et les décrochements de la façade sont des réminiscences de l’architecture expressionniste. Les architectes Hinrich et Baller sont parvenus à réaliser un immeuble résolument moderne qui s’intègre parfaitement aux constructions de la fin du XIXe siècle, qui firent également l’objet d’une rénovation minutieuse. Cet exemple de réaménagement en douceur du tissu urbain, "behutsamen Stadterneuerung", fut l’une des figures de proue de l’exposition internationale d’architecture organisée à Berlin en 1987

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