Rue de la Juiverie et rue des Juifs [modifier]
Les toponymes les plus courants sont les rues de la Juiverie ou les rues des Juifs ou rues aux Juifs. Selon le professeur Norman Golb, l’expression Rue aux Juifs était une traduction du terme vicus judaeorum que les Romains appliquaient, à l’origine, au quartier ou au faubourg et éventuellement à la rue principale du quartier juif. La Rue aux Juifs se trouve d’habitude dans le quartier le plus ancien de la ville ou du village. Dans les autres cas, c’est une très longue rue située en pleine campagne.
Ces rues actuelles ne représentent pas tous les lieux où étaient présents les Juifs comme le montre la carte de Normandie publiée par Norman Golb ou encore l’étude de Frédéric Viey sur les Juifs de Picardie, toutes deux indiquées en liens externes. Pour la plupart, ces noms de rues remontent au Moyen Âge sauf en Provence, d’où les Juifs ne furent expulsés qu’au début du XVIe siècle, et en Alsace, où l’implantation juive fut parfois plus récente. Ces villes ou villages sont représentés sur la carte de l’article Juiverie.
Rues et lieux-dits de la juiverie
Le mot juiverie se retrouve dans de nombreux noms de places, rues ou impasses, par exemple à Alençon[1], Alet-les-Bains[2], Apt[3], Avignon[3] (rue de la vieille juiverie)[4], Bagnols-sur-Cèze[5], Beaupréau[6], Bernis, Béziers (renommée rue de la Petite-Jérusalem dans les années 2000 parce que juiverie aurait été politiquement incorrect[7]), Bué, Carpentras[3] (rue de la juiverie et rue de la vieille juiverie)[8], Châlons-en-Champagne (rue de la petite juiverie)[9], Chambéry[10], Changé, Châteauneuf-de-Gadagne, Châteauneuf-du-Rhône, Châtillon-sur-Seine, Crémieu[11], Donzère, Draguignan[12] [13], Épernay, Étampes[14], Fanjeaux[15], Fréjus[16], Guérande[17], L’Isle-sur-la-Sorgue[3], Istres[3], Lorgues, Lourmarin, Lyon[18] [19], Malaucène[20], Le Mans[21], Marvejols[22], Montaigu (Vendée)[23], Montélimar[24], Montmirail (Marne), Montrichard, Mortagne-sur-Sèvre, Nantes[25], Niort[26], Nyons[27], Parthenay où l’on trouve aussi une cour à Moïse[28], Pélissanne, Pernes-les-Fontaines[3] [29], La Perrière[1], Pézenas[30], Pignans[31], Le Pin-en-Mauges(rue de la juiverie et impasse juiverie), Pontlevoy, Richebourg, Riez, Robion, Saint-Gilles (Gard)[32], Saint-Paul-Trois-Châteaux[33], Sens ("rue de la petite juiverie" et "rue de la grande juiverie")[34] [35], Sézanne, Valensole[36], Vienne[37] et Vitry-en-Perthois (une des plus vieilles communautés juives de France remontant au IIe siècle[34]).
On trouve des lieux-dits la Juiverie à Cangey, Courgains, La Flèche, La Haie-Fouassière, Lignières-la-Carelle, Mézières-sous-Lavardin, Saint-Fulgent-des-Ormes, Saint-Georges-du-Bois, Saint-Herblain. On trouve d’autres graphies de juiverie comme la Juerie, à Grazay et des ruines appelées la Juifferie au Mesnil-Aubert[1].
Variantes autour du mot « juiverie » [modifier]
Une rue Judaïque[38] existe à Bordeaux.
À Toulouse, la rue Joutx-Aigues, dans le quartier de la Dalbade, dans le quartier juif du Moyen Âge, peut donner lieu à deux étymologies comme l’indiquent les plaques de cette rue[39]: joutx-aigues viendrait de josaica (ou encore judaïque) ou de judeis aquis ou encore les eaux juives donc le mikve (?). Pierre Salies[40] écarte l’hypothèse des eaux, la forme latine judeis aquis étant une manifestation précoce de la déformation de josaica. Il existait aussi une rue des Juifs, ou carreiròt (ruelle) qui débouchait sur la rue Jouxt-Aigues. Enfin, l’actuelle rue Bernard-Mulé, alors hors des murs, s’est appelée chemin des Juifs, puis rue des Juifs, suite à l’installation probable de Juifs, chassés de leur quartier par le grand incendie de 1463, avec synagogue et cimetière, au-delà de la porte Montolieu[41]. Il existe aussi une rue Jouxaigues à Lavaur (Tarn).
Dans le Vieux-Nice, la rue Benoît Bunico est aussi identifiée par des plaques en niçard indiquant Carriera de la juderia (rue de la juiverie). Benoît Bunico est le député niçois au parlement de Turin (1848-1850) qui fit abolir en 1848 l’obligation (déjà non respectée depuis l’occupation de Nice par les Français sous la Révolution et l’Empire) de résidence pour les Juifs dans le ghetto[42].
A Metz, la rue de la Juiverie s’appelle En Jurue[43].
Rues des Juifs [modifier]
Selon Norman Golb, les rues des Juifs en ville rappellent les quartiers juifs alors que celles en pleine campagne rappelleraient l’existence de fermes cultivées par les Juifs.
On trouve des rues (ou ruelles ou voies ou lieux-dits) des Juifs à Agen[44], Argentan, Argoules, Arnaville, Arquèves, Augny[45], Aumale[46], Aups, Authumes, Autrécourt-sur-Aire, Bacqueville-en-Caux[1], Barembach, Baugé, Baume-les-Dames, Bavay, Bazoches-sur-Vesles, Beaufort-en-Vallée, Behonne, Bergheim[47], Berlaimont[48], Bermonville (lieu-dit Les Juifs[1]), Bernaville, Billy-sous-Mangiennes, Blevaincourt, Blois[49], Bogny-sur-Meuse, Boncourt-sur-Meuse, Boulay-Moselle, Bourges[50], Bouxwiller[51], Brezolles, Brie-Comte-Robert, Brognon (Ardennes), Brumath[52], Bruyères-le-Châtel, Buchy[1], Bugnicourt, Buis-les-Baronnies Buxy, Caen, Cambrai, Castilly (Hamel aux Juifs), Chablis[34], Chaillon, Châlons-en-Champagne[9], La Chapelle-Gaceline, Charny-sur-Meuse, Chartres[53], Chevillon, Chuisnes, Cires-lès-Mello, Clermont-Ferrand[54], Commercy, Corny-Machéroménil, Coullemont, Courtenay (Loiret), Cousolre, Crasville (Manche)[1], Darnétal, Daubeuf-la-Campagne[1], Dompierre-sur-Helpe, Douai, Drachenbronn-Birlenbach[55], Dury, Écardenville-la-Campagne, Échenoz-la-Méline, Épernon, Estrun, Étréaupont, Étrepy, Fénétrange[56], Ferreux-Quincey, Flavy-le-Martel, Florent-en-Argonne, La Folie (Calvados)[1], Fontaine-Guérin, Fraillicourt (cour Juifs), Francourville, Fresnois-la-Montagne, Froeningen[57], Gaillefontaine[1], Gauville (Somme), Gennes (Maine-et-Loire), Gerstheim[58], Gespunsart, Giverny, Gondrecourt-le-Château, Gonnelieu, Gorron, Gourdon (Lot), Granville[59], Gray (Haute-Saône) (chemin du cimetière des Juifs), Hagenbach[60], Hannogne-Saint-Rémy, Haute-Amance, Hautmont, Havrincourt, Honnecourt-sur-Escaut, Huppy, Ingersheim[61], Jeanménil, Joigny[34], Joigny-sur-Meuse, Kingersheim, Krautergersheim[62], Laferté-sur-Aube, Lafresguimont-Saint-Martin, Lagnieu[63], Lametz, Landifay-et-Bertaignemont, Landouzy-la-Ville, Lays-sur-le-Doubs, Ligny-le-Châtel, Lingolsheim[64], Livry-sur-Seine[65],Marigny-le-Châtel, Maroilles, Marolles-sous-Lignières, Marseille (traverse du cimetière des Juifs) Matougues, Maulévrier, Mécrin, Merlieux-et-Fouquerolles, Mervent, Mézangers, Mignières, Milly-la-Forêt[66], Mommenheim[67], Montcenis, Montebourg[1], Monthermé, Montmartin-sur-Mer[1], Moyen, Montmorency-Beaufort, Montreuil (Pas-de-Calais)[68], Montreuil-l’Argillé[1], Mulhouse[69], Mussy-sur-Seine[70], Mutzig[71], Nettancourt, Neuillé-Pont-Pierre, La Neuville-au-Pont, Niedermodern, Niedervisse[72], Nogent-le-Roi (rue du pont aux Juifs), Noyal-Muzillac, Nyoiseau, Obernai[73], Orléans[74], Pagny-la-Ville, Palinges, Péronne[68], Péroy-les-Gombries, Pertuis (Vaucluse) (voie communale du cimetière des Juifs)[3],
Pierregot, Pissotte, Plainfaing, Plomion, Poix-du-Nord, Pompierre-sur-Doubs, Pont-Hébert[1], Préaux[1], Prisces, Provins[75], Quiévy, Quincampoix[1], Réguisheim[76], Remilly-sur-Lozon[1], Résigny, Ribeauvillé[47], Richwiller[77], Riquewihr[78], Rouen[1] [79], Rougemont (Côte-d’Or), Rougemont (Doubs), Rue (Somme), Ry (Seine-Maritime)[1], Sablé-sur-Sarthe, Sains-Richaumont, Saint-Blimont, Saint-Denis-d’Anjou, Saint-Denis-de-l’Hôtel (rue de faux Juif), Saint-Dié-des-Vosges[80], Saint-Florentin (Yonne)[34], Saint-Genix-sur-Guiers, Saint-Gondon[81], Saint-Lambert-des-Levées (rue juive), Saint-Laurent-Nouan, Saint-Martin-d’Ablois, Saint-Maurice-sur-Aveyron, Saint-Pierre-de-Bailleul, Saint-Rémy (Côte-d’Or)[82], Sainte-Marguerite-sur-Mer, Sancerre[83], Sarre-Union[84], Sarrey, Schalbach[56], Schirrhoffen[85], Schweighouse-sur-Moder[86], Schwenheim[86], Senaide, Senonches, Seppois-le-Bas[87], Sommevoire, Soppe-le-Bas[88], Soufflenheim, Souvigny, Strasbourg[89], Suèvres, Tarascon[90] [3], Théméricourt, Thenelles, Thièvres (Pas-de-Calais), Le Titre, Trannes, Valmy, Varennes-en-Argonne, Vaudrey, Vauvert[91], Vaux-lès-Rubigny, Vecqueville, Velet, Vertrieu, Vertus, Villebon (Eure-et-Loir), Le Vrétot[1], Volmunster[92], Walschbronn[92], Westhoffen[93] et Wissembourg[94].
Les impasses des Juifs existent à Bellegarde (Loiret), Bourges[50